Dopage: la Fédération internationale d'athlétisme accorde cinq mois de plus à la Russie

La fédération internationale accorde donc à la Rusaf un nouveau délai et fixe au 1er mars 2021, soit moins de cinq mois avant l'ouverture des Jeux de Tokyo, la date butoir pour présenter ce plan de réforme.

La Fédération russe d'athlétisme (Rusaf) a obtenu samedi cinq mois de plus, jusqu'au 1er mars 2021, pour présenter un plan de réforme, et reste sous la menace d'une exclusion de la Fédération internationale et de l'absence de ses athlètes aux Jeux de Tokyo.

En raison d'un vaste scandale de dopage et de corruption, la Rusaf est suspendue de la Fédération internationale (d'abord IAAF puis World Athletics) depuis le 13 novembre 2015.

Après avoir fourni à l'été 2018 de faux documents afin d'éviter une suspension à Danil Lysenko (vice-champion du monde 2017 du saut en hauteur) pour manquements à ses obligations de localisation pour des contrôles antidopage inopinés, elle est sous la menace d'une exclusion de World Athletics (WA), qui a gelé le processus de réintégration.

 

La Rusaf a payé son amende de 6,31 millions de dollars (5 millions USD d'amende et 1,31 million USD de frais de procédure, soit au total 5,37 millions d'euros) l'une des trois conditions pour revenir dans le giron de WA.

Mais elle doit aussi présenter un plan de réforme pour se conformer aux exigences d'une "tolérance zéro par rapport au dopage" et "redevenir un allié fiable dans la lutte pour une sport propre", explique WA.

Elle avait jusqu'au 30 septembre, mais la Taskforce, chargée d'évaluer les progrès de la Russie, n'a pu que constater que la Rusaf n'était pas en mesure de le faire. Cet échec est moins dû à un manque de volonté qu'à "un manque de savoir-faire et de ressources", souligne-t-elle, après avoir retoqué le brouillon envoyé par la Rusaf au 31 août, une copie "sérieusement déficiente".

"Il y a un vide à la Rusaf actuellement, ils n'ont pas de conseil d'administration, pas d'équipe de direction et très peu de personnel expérimenté", ajoute-t-elle.

La fédération internationale accorde donc à la Rusaf un nouveau délai et fixe au 1er mars 2021, soit moins de cinq mois avant l'ouverture des Jeux de Tokyo, la date butoir pour présenter ce plan de réforme.

"Si un plan adéquat n'est pas achevé d'ici cette date-là, le Conseil considérera une nouvelle fois l'exclusion de la Rusaf", a prévenu le Britannique Sebastien Coe, patron de WA. Une telle procédure compromettrait grandement la présence d'athlètes russes, même sous bannière neutre, aux Jeux olympiques de Tokyo reportés à l'été 2021 (23 juillet-8 août).

Deux experts internationaux vont être nommés pour "guider et soutenir la nouvelle équipe de la Rusaf" dans l'élaboration de ce plan de réforme. L'ancienne vice-directrice générale de l'Agence antidopage russe, Margarita Pakhnotskaya, est la première nommée, le second expert, basé en Russie, sera annoncé "prochainement".

Le processus d'attribution du statut d'athlète neutre autorisé (ANA), qui permet aux athlètes russes de participer aux compétitions internationales sous de strictes conditions de respect des règles antidopage, a été suspendu à la suite de l'affaire Lysenko, sportif qui bénéficiait de ce statut jusqu'à l'été 2018.

Ce processus ANA pour 2021, et donc pour les Jeux de Tokyo, sera "revu et discuté" en fonction des progrès réalisés dans l'élaboration du plan de réforme, a indiqué Coe.


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