Nigeria: Buhari lance un appel à la paix mais n'évoque pas l'intervention de l'armée

Le pouvoir politique multiplie les gestes d’apaisement et les communiqués, après une semaine chaotique à travers le pays - marquée mardi 20 octobre par l’intervention de l’armée contre un rassemblement pacifique à Lagos, puis par une vague de pillages et de dégradations dans de nombreux États. Dans un communiqué publié dimanche soir, le président Muhammadu Buhari a lancé « un appel à la paix » et regretté que des vies aient été perdues au Nigeria. Mais en évitant toujours d'évoquer frontalement l'intervention de l'armée à Lagos, la semaine dernière.

 

Selon ses communicants, le président Muhammadu Buhari a choisi de ne pas « entrer dans un débat » tant que « tous les faits n’ont pas été établis » sur l’intervention de l’armée contre les manifestants réunis sur le péage de Lekki.

De son côté, l’armée nigériane continue de nier totalement son implication dans cette tuerie, allant jusqu’à affirmer que les images filmées par les manifestants présents sur place ont été truquées.

 

Ce dimanche, le gouverneur de Lagos s’est rendu sur les lieux du drame accompagné du président de l’Assemblée nationale et des gouverneurs du sud-ouest du Nigeria, venus constater les dégâts causés par les pillages et les actes de vandalisme dans la mégalopole.

La veille, le gouverneur Babajide Sanwo-Olu avait reçu son prédecesseur, Bola Tinubu - en tête-à-tête cette fois. L’ancien gouverneur de l’État de Lagos et actuel chef de l’APC, le parti au pouvoir au Nigeria, est sans conteste l’un des hommes les plus riches et les plus puissants du pays. Bola Tinubu est aussi soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’intervention des militaires la semaine dernière.

« Ces allégations constituent un mensonge total et terrible » a réagi celui-ci, qui était resté totalement silencieux depuis le début du mouvement de protestation.


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