Éric Zemmour officialise sa candidature à la présidentielle et veut «sauver» la France

La fin d'un faux-suspense. Éric Zemmour est officiellement candidat à la présidentielle. Après une pré-campagne qui a connu des ratés, entre des déplacements mouvementés et le départ de soutiens, l’ex-polémiste d’extrême droite l’a annoncé mardi 30 novembre dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

 

Assis devant une bibliothèque, la 7ème symphonie de Beethoven en musique de fond, Éric Zemmour a choisi une mise en scène gaullienne pour dépeindre un pays que, selon lui, il ne reconnait plus, victime de la délinquance et de l'immigration, des médias, des sociologues

Lui veut retrouver la France du TGV et du Concorde, des chevaliers et de Brigitte Bardot : cela pendant les 10 minutes de catastrophisme et nostalgie, entrecoupées d'images de violences et de clichés sur la France des « 30 glorieuses » :

J'ai compris qu'aucun politicien n'aurait le courage de sauver le pays du destin tragique qui l'attendait. J'ai compris que tous ces prétendus « compétents » étaient surtout des impuissants. C'est pourquoi j'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle. J'ai donc décidé de solliciter vos suffrages pour devenir président de la République.

Le vrai test pour Éric Zemmour sera mardi soir, sur le plateau du 20h de TF1. Passage traditionnel et incontournable pour tous les prétendants à l'Élysée, il s’agira aussi de la première fois qu'il s'adressera aux Français, et non seulement à ses partisans.

Fin de pré-campagne ratée

Le faux suspense avait trop duré, sa pré-campagne virait au fiasco.

Depuis ses déclarations le 13 novembre, devant le Bataclan, Éric Zemmour a enchaîné les déconvenues. Annulations de salles à Londres et Genève, manifestations en Bretagne... avant le point d'orgue le week-end précédent à Marseille : 24 heures de visite parasitée par des manifestants antifascistes et un échange de doigt d'honneur entre le candidat et une passante.

Au rayon des mauvaises nouvelles, il faut aussi ajouter les départs de plusieurs soutiens. Philippe de Villiers se retranche au Puy du Fou. Jean-Marie Le Pen préfère finalement sa fille, Marine Le Pen. Robert Ménard, le maire de Béziers, le tacle dans la presse...

Et puis, il y a les sondages : l’ancien éditorialiste du Figaro et de CNews plafonne, sa dynamique semblait connaître un coup d’arrêt.

Son équipe espère désormais que sa déclaration de candidature lui permettra de se relancer, et mise beaucoup sur le meeting du dimanche 5 au Zénith de Paris.

Toujours une menace pour le RN et LR, malgré son ralentissement

« Restons prudents », répète un cadre du Rassemblement national (RN) qui tempère l'enthousiasme de l'entourage de Marine Le Pen devant les sondages. Éric Zemmour est stable à 12 %, et « c'est un plateau haut, ça reste une sacrée épine dans le pied pour nous ».

Chez les Républicains (LR) également, le nouveau candidat est toujours une menace. Sa déclaration de candidature intervient le jour même du dernier débat de la primaire du parti.

En parasitant la soirée LR, Éric Zemmour oblige les candidats et candidate du parti de droite à se positionner par rapport à ses idées : il devient d’une certaine façon l'invité surprise de ce débat, qui précède le vote durant de mercredi 1er à samedi 4 décembre.

Un élu proche du désormais candidat espère d'ailleurs que des électeurs LR puissent se déporter vers lui, maintenant qu'il est officiellement déclaré.

Qui dit candidature, dit visibilité médiatique

Cette déclaration de candidature a une première conséquence très pratique : les portes des grands médias lui peuvent être ouvertes, désormais. Comme TF1 ce mardi soir, ainsi que d'autres futures antennes.

De nombreux médias ne souhaitaient pas l'inviter jusqu’ici, car il n’était pas officiellement candidat jusqu'ici.

Autre conséquence : lui-même et son discours vont devoir changer. Il devra répondre à toutes les questions, alors qu'il se cachait jusqu'à présent derrière son statut de non candidat pour rester dans son couloir.

Va-t-il changer de style pour autant ? En guise d’exemple, beaucoup lui reprochent son doigt d'honneur envers une passante à Marseille, un geste très éloigné de l’image d’un président. Si une partie de ses proches l'incitent à faire sa mue présidentielle, un membre de son équipe s’inquiète d’un changement trop important :« ce qui fait sa force, c'est de parler comme les Français », illustre ainsi un élu local.


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