Ouganda: internet partiellement rétabli, le décompte législatif se poursuit

Les réseaux sociaux et services de messagerie ont été suspendus à partir du 12 janvier et l'accès à internet était très perturbé depuis le 13 janvier, le gouvernement ayant évoqué des raisons de sécurité nationale.

 

L'accès à internet a été partiellement rétabli lundi en Ouganda après cinq jours de suspension quasi totale liée à la tenue d'une élection présidentielle tendue dans ce pays d'Afrique de l'Est, où le président sortant Yoweri Museveni a été réélu pour un sixième mandat.

Ce dernier a obtenu 34,8% des voix selon les résultats définitifs, qui n'ont pas pris en compte les voix de plus de 1.200 bureaux de vote, soit un peu plus de 3 %.

Le décompte des résultats des élections législatives se poursuit, tandis que Bobi Wine est assigné de fait à résidence.

 

Les réseaux sociaux et services de messagerie ont été suspendus à partir du 12 janvier et l'accès à internet était très perturbé depuis le 13 janvier, le gouvernement ayant évoqué des raisons de sécurité nationale.

"Internet a été rétabli. Les autres plateformes sont toujours à l'étude", a déclaré lundi à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.

"Nous conseillons aux internautes, notamment ceux de l'opposition, de ne pas l'utiliser pour promouvoir de la propagande haineuse, des menaces, de l'intimidation comme nous l'avons observé avant (la coupure)", a-t-il ajouté.

Les réseaux sociaux restent encore très perturbés dans un pays qui compte 20 millions d'utilisateurs d'internet, soit près de la moitié de la population, selon des chiffres du régulateur des télécommunications.

Les données de NetBlocks, une organisation non gouvernementale qui recense les pannes d'internet, montrent selon elle une planification en amont du blocage.

"Il s'agit d'un des blackouts à l'échelle nationale les plus méthodiques que nous ayons observés", a déclaré l'organisation à l'AFP.

- Bureaux non comptabilisés -

Le siège de la Plateforme d'unité nationale (NUP), le parti de Bobi Wine, était lundi sous surveillance policière, qualifiée de "raid" par le candidat de l'opposition, qui est de son côté bloqué depuis jeudi à son domicile, encerclé par les forces armées.

"(M.) Museveni, après avoir commis la fraude électorale la plus ignoble de l'histoire, a recours aux formes d'intimidation les plus méprisables", a écrit Bobi Wine sur Twitter.

Son avocat, Benjamin Katana, a déclaré avoir tenté de rendre visite à son client lundi mais ne pas en avoir reçu la permission.

Le scrutin s'est déroulé dans un calme apparent jeudi, mais sous la forte et oppressante présence de policiers anti-émeute et de militaires.

Il s'est tenu à l'issue d'une campagne particulièrement violente, marquée par des morts, des agressions contre les médias et de nombreuses arrestations de membres de l'opposition.

Le porte-parole de la police Fred Enanga a annoncé que 55 personnes avaient été arrêtées au cours de la période électorale pour "actes violents".

"Bien que les élections aient été pacifiques et aient été un succès, il y avait des éléments criminels qui voulaient provoquer des violences", a-t-il dit.

Selon les derniers résultats publiés, le NUP, créé il y a moins d'un an, a emporté 61 sièges parlementaires. Une performance sans précédent pour un parti d'opposition, qui consolide sa place de principal rival au Mouvement de résistance nationale (NRM) de M. Museveni, cumulant pour le moment 361 sièges.

Le journal Daily Monitor a révélé lundi que les milliers de voix de quelque 1.200 bureaux de vote n'ont pas été pris en compte dans le résultat final de la présidentielle.

La Commission électorale a répondu que, M. Museveni ayant obtenu plus de 50% des "votes valides" au premier tour, le résultat du scrutin ne "serait pas inversé" par les voix de ces bureaux non comptabilisés.


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