Joe Biden et Xi Jinping se sont entretenus pour l'apaisement des relations sino-américaines

À l’occasion du sommet du G20 qui se déroule à Bali à partir du mardi 15 novembre, Joe Biden et Xi Jinping se sont entretenus, une première depuis l’élection du président américain, dans un contexte de haute tension entre les deux pays. Pour la Chine comme pour les États-Unis, l’idée est de faire redescendre la température sans faire trop de concessions.

 

Il y a la poignée de main et les sourires, sans masque. Si Joe Biden et Xi Jinping ne sont pas venus à Bali pour gommer les divergences sur les sujets de fonds, on a senti des deux côtés l'intention d’apaiser la relation pour le moins tendue entre les deux pays, rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Les deux présidents se sont entretenus pendant près de trois heures.

La Chine a fait un peu la morale aux États-Unis avant le début de l’entretien. « Un homme d’État devrait réfléchir et savoir comment s’entendre avec les autres pays », a déclaré le président chinois. Autre citation du numéro de Xi Jinping reprise par l’agence Chine nouvelle : « La Chine et les États-Unis devraient prendre l’histoire comme un miroir et les laisser guider l’avenir. »

La discussion a été qualifiée de franche par le président américain, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. La Maison Blanche a fait la liste des sujets abordés : l’action contre le changement climatique, les questions de commerce et d’économie, les droits humains, notamment ceux de la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang, et bien sûr les questions de sécurité stratégique.

Chacun a marqué son territoire et rappelé les lignes rouges. Il a notamment été question de Taïwan. « Je ne pense pas qu’il y ait une tentative imminente de la Chine d’envahir Taïwan », a déclaré le président américain qui a laissé entendre que les États-Unis pourraient renforcer leur position sécuritaire en Asie si la Chine ne parvenait pas à maîtriser le programme balistique nord-coréen. Les deux chefs d’État qui sont sortis renforcés dans leurs fonctions par les élections de mi-mandat aux États-Unis et via le XXe congrès du Parti communiste chinois, ont également adressé un message indirect à Vladimir Poutine en condamnant tout recours à l’arme nucléaire.

Antony Blinken attendu en Chine

Joe Biden a affirmé qu'une nouvelle Guerre froide n'était pas nécessaire, à la sortie de ces pourparlers qui visaient à empêcher que les sujets de tension entre les plus grandes puissances économiques ne dégénèrent en conflit. Xi Jinping a souligné que les deux pays « partagent plus de sujets communs que de sujets qui les opposent », selon un compte rendu de la rencontre par le ministre des Affaires étrangères après trois années tendues sans rencontre face à face entre les dirigeants des deux pays.

« Le monde s'attend à ce que la Chine et les États-Unis gèrent convenablement leurs relations », a souligné le dirigeant chinois. Xi Jinping a tenté de rassurer son homologue en lui assurant que la Chine n'avait pas l'intention de prendre la place des États-Unis ou de « changer l'ordre international existant ».

L’un des objectifs de cette rencontre, la première en face à face depuis que Joe Biden est président, a donc été d’éviter que la concurrence dégénère en quelque chose qui ressemblerait à un conflit et de maintenir ouverts des canaux de communication. Cela a commencé à Bali et cela va continuer puisqu'il a été convenu que le secrétaire d'État américain Antony Blinken se rendrait prochainement en Chine.


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