Libye: signature d’un accord de réconciliation déjà contesté

Des représentants des deux parlements libyens rivaux ont signé, jeudi 14 décembre au Maroc, un accord pour sortir le pays du chaos. Un texte parrainé par l’ONU et déjà contesté.

« Un jour historique pour la Libye. » C’est avec ces mots que l'émissaire des Nations unies Martin Kobler a salué la signature, jeudi 17 décembre au Maroc, d’un accord inédit censé faire sortir la Libye du chaos dans lequel elle est plongée depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Un accord de réconciliation signé in extremis. Jusqu'à la dernière minute, les représentants des deux Parlements libyens ont poursuivi leurs négociations musclées. Ils ont fini par s'entendre sur la création d'un conseil présidentiel autour d'une personnalité indépendante des deux assemblées ennemies : Fayez el-Sarraj. A ses côtés, neuf députés. A la fois du Parlement de Tobrouk et du Congrès général national de Tripoli.

Applaudissements nourris, ovation debout et hymne libyen à l'unisson, l'émotion était très vive dans la salle lors de la signature. Pourtant, les deux présidents des Parlements rivaux ne reconnaissent pas ce texte. Certains experts s'inquiètent qu'une troisième autorité ait été mise en place au lieu d'avoir réconcilié les deux premières.

A ces réserves, l'émissaire de l'ONU répond que ce nouveau conseil présidentiel est parfaitement légitime puisque la majorité des parlementaires, à la fois de Tripoli et de Tobrouk, ont salué cet accord de réconciliation, contre l'avis de leurs présidents respectifs. « La porte est toujours ouverte pour tous ceux qui n'étaient pas ici aujourd'hui (...) Ce n'est que le début d'un long parcours pour la Libye », a-t-il commenté.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a salué l'accord et appelé « à la constitution d'un gouvernement d'unité nationale (...) qui devra s'installer dans les meilleurs délais à Tripoli ». « C'est la condition pour faire reculer le terrorisme », a-t-il réagi.


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