Guinée Equatoriale: la France et l'Espagne défendent leurs ambassadeurs mis en cause par Malabo

La France et l'Espagne ont assuré vendredi que leurs ambassadeurs, accusés d'ingérence par Malabo, s'étaient rendus "à la demande" de l'intéressé chez l'ancien président de la Cour suprême de Guinée-Equatoriale, sur le point d'être arrêté.

"Il n'a jamais été dans les intentions de l'ambassadeur de France d'empêcher une action judiciaire", a affirmé le ministère français des Affaires étrangères lors d'un point presse, après que Malabo eut accusé le diplomate français ainsi que ses homologues espagnols et américains d'avoir "interféré avec un processus judiciaire".

L'ambassadeur "a d'ailleurs tenu informé le ministre équatoguinéen des Affaires étrangères et de la Coopération de sa présence au domicile de M. Ondo Angue", souligne le Quai d'Orsay, en précisant que cette visite, en compagnie de "plusieurs de ses homologues" s'était effectuée "à l'invitation" de l'ancien président de la Cour suprême Juan Carlos Ondo Angue.

Le ministère des Affaires étrangères espagnol a simplement indiqué à l'AFP que "les ambassadeurs d'Espagne, de France et des États-Unis s'étaient rendus au domicile de M. Angue, à la demande de ce dernier".

Les autorités de Guinée Équatoriale leur reprochent d'être allés lundi soir chez M. Angue, alors que la gendarmerie allait l'arrêter dans le cadre d'une enquête sur une tentative de coup d'État en décembre 2017.

"Leur présence a empêché le travail des gendarmes", a affirmé sur la chaîne publique RTVGE le procureur général de la République, Anatolio Nsang Nguema, sans plus de détails. Il a invoqué une "obstruction" au travail de la justice "passible d'une peine de prison en Guinée Équatoriale".

Le ministre des Affaires extérieures de ce petit pays pétrolier d'Afrique centrale, Simeon Oyono Esono Angue, a de son côté dénoncé une "ingérence dans les affaires étrangères de son pays", selon un communiqué.

Limogé de son poste à la tête de la Cour suprême en août 2018, Carlos Ondo Angue est soupçonné d'être impliqué dans un coup d'État que Malabo assure avoir déjoué en décembre 2017.

Le régime de Teodoro Obiang Nguema, 77 ans dont 40 au pouvoir, est régulièrement accusé d'atteintes aux droits de l'homme par ses opposants et des organisations internationales.


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