La deuxième vague de Covid sur l’Europe va-t-elle étouffer la reprise ?

L’Europe se claquemure pour résister à la deuxième vague de coronavirus. Et ce retour des restrictions sanitaires compromet la reprise.

Depuis hier, mercredi 21 octobre, l’Irlande est à nouveau confinée pour six semaines. Demain ce sera au tour du pays de Galles. La République tchèque, où la progression de la pandémie est devenue la plus alarmante, referme également ses entreprises, ses magasins et ses écoles. Une extrémité que la plupart des autres pays européens veulent à tout prix éviter parce que ses effets sont catastrophiques sur l’économie.

Au second trimestre quand la majorité des pays européens ont soudainement paralysé leur économie, le PIB de la zone euro a plongé de 11% par rapport au trimestre précédent. La France a opté pour le couvre-feu dans les zones à risque comme l’Espagne, comme l’Italie s’apprêtent à le faire. Si les entreprises industrielles continuent à tourner, en revanche les services, le tourisme, l’hôtellerie, le spectacle sont sérieusement affectés par ces mesures sanitaires.

Par crainte de l’avenir, par manque de moyens pour les nouveaux chômeurs engendrés par le couvre-feu, ou tout simplement, parce que le cœur n’y est plus, le moteur de la consommation est en train de prendre l'eau, accentuant ainsi un nouveau décrochage de l’économie.

 

Est-ce qu’on a déjà des signes tangibles de ce nouveau coup de frein ?

Il y a des indices fournis par l’analyse des données de Google. Selon cet indicateur, depuis l’été, la fréquentation des cafés et des magasins était en hausse constante dans les capitales européennes, Paris, Berlin, Londres ou Madrid. Mais dès le début du mois d’octobre la tendance s’est inversée. En revanche la production industrielle a rebondi, mais si les entreprises sortent à nouveau des produits de leurs ateliers et il faudra des acheteurs pour que cette embellie perdure. On redoute le pire pour le quatrième trimestre.

Un Brexit sans accord risque aussi d’aggraver la dégradation. Sur ce front, l'espoir renait ce jeudi avec la reprise des négociations à Londres, après une semaine de tensions et de blocage. D’après l’agence Moody’s, les effets d’un hard Brexit seront à long terme beaucoup plus destructeurs que le Covid-19 pour les économies du Royaume-Uni comme pour celles des pays de l’Union européenne qui échangent beaucoup avec les Britanniques.

Le FMI recommande aux gouvernements européens de maintenir à tout prix leur soutien à l’économie

C’est indispensable parce que les aides de Bruxelles provenant du fameux fonds de 750 milliards d’euros décidé cet été, ne seront pas décaissées avant de longs mois, voire pas avant la fin de l'année prochaine selon les plus pessimistes. Si la récession repart de plus belle la commission se tient prêt à intervenir avec un nouveau dispositif de soutien et la Banque centrale européenne pourrait adopter un nouveau programme de rachat de dettes en décembre. Au-delà de ces mesures d’urgence, cette catastrophe économique, qui a déjà permis à l’Europe de se dépasser, de sortir de ses dogmes, pourrait l’amener à revoir le logiciel de sa croissance.

Car la crise née du Covid-19 est en train d'amplifier le fossé entre le Nord et le Sud

Pour réduire ce grand écart qui menace de faire éclater la zone euro, il y a des solutions : augmenter les salaires dans les pays du nord, en espérant que le rebond de la demande qui en découle soit comblée par les pays du sud. A condition bien sûr que leur production soit assez attractive face à celle des concurrents asiatiques. Cette piste a été ouvertement évoquée par le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas, un pays pourtant très attaché à l'orthodoxie budgétaire, mais qui sait aussi à quel point sa vitalité économique dépend de son commerce avec ses partenaires européens.

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